Le système hospitalier

Partons de ce que nous vivons :
- Le service public hospitalier, lourd de dette, se plaignant de manquer de moyens et devenant bureaucratique avant d'être centré sur les soins.
- Le service privé hospitalier, qui engrange quand il peut, qui fait travailler à la chaîne et qui ne centre pas le patient comme un être humain mais un tiroir-caisse à vider.
- la sécurité sociale pour tous et si bien qu'aujourd'hui aucun de nous ne s'occupe de savoir quel est le coût d'un soin : "je paye pas donc c'est bien".

Y'a t'il un moyen d'arrondir les angles pour que le système de santé soigne tout le monde mais en recentrant le sujet ?

Les urgences en France sont assaillies pas la bobologie et la consultation "généraliste" à toute heure, du coup elles sont devenues inefficaces pour les vrais problèmes "urgents" (comme on le dit dans l'armée : il n'y a pas d'urgence il n'y a que des gens pressés)

J'ai encore cet image hier au quick d'un homme qui s'est emporté parce que l'équipière lui annonçait quelques minutes d'attente pour son sandwich et ses frites et qu'elle lui apporterait en salle. Cet homme s'est emporté, prétextant être pressé et déjà en retard, et a réussi à renverser sa boisson avec ses grands gestes en hurlant sur l'équipière. Il était si pressé qu'il a perdu deux fois plus de temps puisque l'équipière aidée de son manager ont du nettoyer le comptoir et lui servir une nouvelle boisson.

Cette acte anodin est le quotidien des urgences, des gens qui ne comprennent pas pourquoi ils attendent 3 heures pour ... un rhume ! S'ils avaient été chez un généraliste ils auraients compris : autour d'eux des gens bien portant (capable de bouger jusqu'au cabinet médical) et qui attendent leur tour pour la consultation et en général c'est moins long qu'on ne le croit. Alors on oublie que le terme URGENCE est fait pour soigner les cas vitaux ou qui nécessitent une prise en charge dans des délais brefs et non pour les gens pressés (d'ailleursceux-là ne sont JAMAIS pressé quand ils ont un match à voir pour les hommes ou des emplettes à faire pour les femmes).

Le système de santé doit recentrer le rôle de chacun et notamment du patient lui-même dans sa prise en charge. Le coût de chaque chose doit être ajuster à ce qui est nécessaire. Par exemple : une appendicectomie est une intervention qui prend 30 minutes. Certains chirurgiens utilisent des agrafes mécaniques à 100€ l'unité là où quelques fils à 2 euros sont largement suffisants... Au nom de quelle idéologie doit-on continuer à engrosser les laboratoires qui vendent les agrafes pour s'enrichir là où la bonne vieille technique n'est pas moins efficace et onéreuse ?

C'est dur d'expliquer ce que je vis depuis 10 ans dans la santé (je suis infirmier), mais d'un côté les labos s'en mettent plein les fouilles pendant que le système de santé est démantelé par une règle d'équilibre des comptes demandées depuis 3 ans seulement (c'est l'hopital 2007) pour des gens qui n'avaient que la culture du soins avec soucis des coûts.

Le medecin doit soigner avec les moyens appropriés qui sont mis à sa disposition et non avec les moyens qu'il exige d'avoir !!! Quand nous aurons réussi cela, nous aurons équilibré les comptes... et y'a de quoi faire.

Ce ne sont qu'anecdotes, le sujet est vaste et une idée pour tout ça risque d'être difficile à expliquer en quelques mots.

ouep je suis du même avis que toi, il faut même étendre ça au système en entier, pas que l'hôpital.

Utopiste je suis et donc je me prends à imaginer une ville "idéale" dotée d'un centre de soins à la pointe, high tech, accessible pour tous, même pour les simples détresses psychologiques passagères, avec des gens à l'écoute, reposés, disponibles, là parce que leur sens de la déontologie, leur amour de l'individu les porte, etc.

Effectivement ce à quoi on assiste ce sont des fermetures de centres de soins, de l'embauche de travailleurs peu regardants mais contents de toucher plus etc etc.

Il y a une petite phrase à méditer; "quand un médecin vous dit que vous avez besoin de telle ou telle opération" est-ce qu'il pense réellement que vous avez besoin de cette opération ou est ce qu'il pense à son crédit bancaire? A se payer une nouvelle voiture? etc.

Dans le jargon, DP=dépassement d'honoraire.

Bien sur que le chirurgien libéral pense à son futur 4x4, son bateau ou sa maison dans laquelle il ne voit même pas grandir ses enfants actuellement.

Il faut un système désintéressé où seule l'envie d'aider et de prolonger la vie (à bon escient) oblige le médecin à proposer une thérapeutique.

A contrario, dans le public les médecins se posent la question à plusieurs de l'intérêt d'une intervention (comme dans Dr House par exemple). C'est discutable mais ça procure au moins l'avantage de donner une chance au patient de ne pas être opéré pour rien (ou plutôt pour lui vider les poches).