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MANIFESTE POUR UNE 3EME REVE O'LUTION

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Message  Admin Lun 19 Oct - 13:34

Manifeste pour une troisième « rêve o’lution »


Un professeur d’économie expliquait à ses élèves que seulement deux révolutions sont à retenir dans la -courte- histoire de l’humanité. « Révolutions » dans le sens où en une fois toutes les valeurs sociales qui tissent les relations humaines ont été chamboulées.
Ces révolutions ont atteint toutes les strates du comportement humain et de ses décisions. Elles ne sont pas politiques, mais elles ont entraîné la politique, elles ne sont pas économiques mais elles ont entraîné les économies, elles ne sont pas militaires, religieuses ou philosophiques, mais elles ont entraîné comportements militaires, religieux ou philosophiques.
Seulement deux grands changements majeurs ont à ce jour mérité le terme de révolution (complète et généralisée) aux yeux des universitaires !
Le premier : le passage du statut de chasseurs cueilleurs à celui de l’agriculture.
Le second : l’ère industrielle.
Nous sommes encore dans les « débuts » de celle-ci, à l’échelle de l’Histoire.
Et, pourtant, nous ressentons de façon plus ou moins intense, quelle que soit notre appartenance sociale, géographique et, donc, culturelle, que de grands changements ont nécessité d’être, afin que cette « révolution » ne soit pas synonyme de l’extinction des espèces vivantes sur la terre.
On pourrait exposer à l’envi les exemples pour appuyer ce propos, chacun de nous a en soi des notions, des références qui font appel à cette sensation. Confusément, bien que l’on n’ose pas l’admettre car c’est une conception trop douloureuse, chacune, chacun, ressent que « quelque chose cloche ».
Le sursaut a commencé dans les années soixante et soixante dix avec l’émergence d’une nouvelle pensée économique : l’écologie. Oui, oui il s’agit bien d’une logique économique, voyons cela :

« L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία « administration d'un foyer », de οἶκος « maison, dans le sens de patrimoine » et νόμος « loi ») est l'activité humaine qui consiste à la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et services. L’économie est étudiée par les sciences économiques qui prennent appui sur des théories économiques. »

L’activité humaine qui consiste à la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et services. Reste à déterminer comment. L’écologie apporte des réponses à chacune de ces questions.
Mais le propos n’est pas là. Il est de dire que, très rapidement (moins d’un siècle), après les débuts de cette seconde (r)évolution, des humains ont perçu qu’il existait des façons différentes d’exploiter les ressources, afin de contenter les besoins. Que le type d’économie appliquée actuellement à l’échelle globale n’est pas le seul, l’unique et rayonnant moyen de subvenir au quotidien des individus.
Le propos, ici, n’est pas tant de faire l’apologie d’un système économique vis-à-vis d’un autre que de démontrer l’importance des valeurs dans le choix d’un système. Et l’on constate qu’en politique tout le jeu se fait à ce seul niveau. Tout le monde réagit selon les mêmes valeurs, mais en arguant que sa vision est la plus juste, la meilleure, etc.
On comprend rapidement que ce sont des effets de manche, car le but à atteindre est simplement le Pouvoir. Le pouvoir de ? Changer les choses, le cours de la pensée, les comportements ? La conscience ? Nenni, le Pouvoir en tant que tel, car les politiciens ont abdiqué une valeur essentielle : celui d’être les représentants du Peuple. D’un côté nous avons ou de simples gestionnaires, hauts fonctionnaires élevés dès l’enfance pour occuper des postes à responsabilité, tels des chiens de course, ou de l’autre, des personnages abrupts, vulgaires, qui considèrent que diriger c’est « régner ».
Les valeurs sont donc essentielles et elles semblent être ce qui pourrait soit influer sur cette deuxième révolution en cours, soit en provoquer une nouvelle, puisque la technique et la science en elles-mêmes ne semblent plus pouvoir apporter un changement radical pour le moment.
Ces deux changements majeurs dans l’histoire de l’humanité ont donc instauré des valeurs, qui ont crû et se sont multipliées. Ils ont été le fruit, long et tortueux, d’une infinité de connexions, d’aboutissements ou d’échecs des sociétés humaines dans leur recherche d’un quotidien plus stable.
Ne nous leurrons donc pas, ce n’est pas en votant pour untel plutôt qu’un autre, qui va gérer les affaires d’un état pendant cinq ans avant de passer la main, que la condition humaine changera.
Cependant force est de constater que l’on peut, que l’on doit, ouvrir, multiplier les façons de penser plutôt que de les unifier, les globaliser.
En fait, dans un monde qui considère que les valeurs qui nous sont propres ne sont destinées qu’à faire valoir un système économique, il est plus qu’urgent, vital même, de prendre cette notion à contre-pied, ceci afin d’ouvrir un appel d’air dans la pensée humaine future. Oser rêver. Oser être visionnaire. Oser repenser les valeurs.
Et elles sont nombreuses, ô combien. Il est impossible –et tant mieux- de les réduire à quelque schéma consistant. Au mieux obtiendra-t-on si l’on s’y essaie des statistiques, des « mouvements idéologiques ». Mais rien de fondamental.
Comment faire, alors, pour aborder le changement de ces notions ? Ou du moins les influencer afin que, sans à priori ni tabou, on puisse réfléchir autrement ?
Il faut être un peu philosophe, un peu technique et grandement utopiste. C’est la voie royale : rêver d’un monde meilleur n’a rien de malsain. Les « penseurs » des temps passés ont tous rêvé, un jour ou l’autre, de voir leurs idées rentrer dans la conscience collective.
Le premier pas à franchir est donc de s’accepter, individu, comme penseur. Tout le monde a un cerveau, des besoins, des solutions à son échelle.
Un outil pour franchir ce premier pas : avoir un peu d’estime personnelle, un simple respect de sa qualité d’individu pensant. Il n’existe pas de « super penseur » qui puisse appréhender l’intégralité des circonstances de la vie, c’est bien pour cela que les sociétés humaines se sont construites comme elles l’ont fait, en groupant, collectivisant les pensées, dans l’espoir que cette association, au service de l’ensemble et non organisée pour asservir (à une pensée) l’ensemble (sic), puisse répondre à l’intégralité des questions, problèmes, qui se posent quotidiennement. Doit-on attaquer le village voisin pour piller son grenier à blé puisque nos récoltes ont été mauvaises ? Quelle marque de vêtements symbolisera le mieux l’appartenance à un groupe social ?
Du conseil tribal au think tank d’entreprise et ses brain storming pour gagner des parts de marché, rien n’a changé. Et cela ne changera pas.
C’est pour cela qu’il est absolument naturel et n’a rien de farfelu ni de désuet de penser qu’il faille de nouvelles factions politiques sur la place publique. Bien au contraire, cela semble d’autant plus important quand on assiste comme c’est actuellement le cas à une simplification, une uniformisation de la pensée politique.
L’astuce –car il y en a une- serait pour qu’elle ait un impact et permette de prendre le Pouvoir afin, non de l’obtenir pour ce qu’il est mais bien d’en user afin d’ouvrir de nouvelles formes de pensée collective qui puisse un jour aboutir à un courant, un mouvement social global « neuf », l’astuce serait non pas de jouer le jeu des politiques actuelles sur leur propre terrain, mais bien d’ouvrir un nouveau terrain.
C’est une forme de défense passive, qui a été employée par exemple dans les présidentielles Chirac-Jospin. L’UMP a entraîné sur son propre terrain le PS et celui-ci y a perdu des plumes. En effet les socialistes n’ont pas su répondre aux attentes dans le domaine de prédilection de la droite française qu’est la répression policière, étatique, face aux dangereux criminels que sont les jeunes à casquette qui dealent un peu de shit ou volent des autoradios. C’est aussi bête que cela. Le programme social de prévention ou d’orientation professionnelle en amont n’a pas tenu le choc face à une équation basique : grosse machine médiatique+propos simples, déresponsabilisants (« on va s’occuper de tout, dormez tranquilles »).
Il faut en retirer une leçon et l’appliquer. Oser proposer, rêver. Ne plus être gestionnaires d’un système en arguant que notre solution est la meilleure (approche qui peut s’appliquer à l’ensemble des idéologies politiques en place), mais bien travailler à élargir le champ de la conscience, élaborer de nouvelles idéologies, théories, accepter que l’individu lambda a les outils intellectuels suffisants pour participer à la construction du monde plutôt que de simplement suivre l’élite qui s’est installée aux postes des représentants. Bref, accepter l’idée qu’il est possible de créer un nouveau système. Et ce n’est qu’en poussant à la roue, en forçant la main aux mentalités, que cela pourra se faire, car si l’on se contente d’assister passivement à la construction du monde tel qu’il est en train de se construire, sans réagir autrement qu’individuellement, dans son coin, en appliquant pour soi-même des conditions de vie meilleures sans oser prendre pied dans l’arène politique, que les changements s’effectueront pour l’ensemble.
C’est bien ce signal qui a été donné par l’émergence des démocraties : « n’importe qui doit pouvoir être élu représentant du peuple ».
Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument, c’est pourquoi le conseil des sages est devenu le conseil des plus malins, des mieux nés. Une chose complètement acceptée en politique aujourd’hui est qu’il faut être « un tueur », un killer. N. Sarkozy est considéré comme un excellent « tueur » politique, un Chirac ou un Mitterrand sont des « bêtes » politiques, au sens sauvage du terme.
Outre le fait que ces notions sont mortifères, elles ont surtout pour avantage de montrer la faiblesse de ceux qui les appliquent : ils déploient toute leur énergie cognitive à détruire l’autre, plutôt qu’à oser se prendre au jeu de leurs rêves.
C’est Victor Hugo qui a dit que « les utopies d’hier sont les réalité d’aujourd’hui ».
La Terre est ronde. Dieu existe-t-il ? L’IVG est elle acceptable ? L’euthanasie ?
Répondre à ces questions fut un temps considéré comme inutile, désuet, utopique et par la même la connotation devient forcément péjorative, négative.
« Elire un représentant du peuple ? Mais quelle idée absurde ! »
« Comment ça les enfants devraient s’instruire plutôt que travailler ? »
Etcetera.
Donc appeler à une « troisième révolution » globale n’est pas quelque chose qui s’obtiendra du jour au lendemain, n’est pas quelque chose qui surviendra simplement en agissant d’un seul point de vue –puisqu’il faut que tous les points de vue convergent vers ce changement. Ce n’est pas si idiot et dénué de sens que cela. On ne peut changer le monde mais on peut générer un changement.
Si l’on souhaite avoir un rôle prépondérant dans le changement des mentalités, il y a bien sûr un grand nombre de méthodes, destructrices, constructrices ou passives. Choisir une seule de ces voies est limité, dogmatique. « Pendons les patrons », « détruisons l’apport de mai 68 », « l’Homme a toujours su réagir et s’adapter ». Autant de litotes politiques qui ressemblent fort à des dogmes cultistes, religieux.
Un premier constat à faire est celui-ci :
Comment s’organiser ?
La vie démocratique répond à cette question : construire une pensée politique, déterminer des axes d’action et participer à des élections. En gros, monter une association, la faire évoluer de façon représentative et s’instituer en parti.
Avec qui s’organiser ?
Comme il a été démontré plus avant, avec tout le monde, ne serait-ce que pour prendre à contre-pied le jeu politique élitiste actuel et ainsi ouvrir un nouveau terrain de réflexion. En chacun de nous se trouve cette voix, cette conscience, qui affirme qu’un changement est nécessaire, que nos aspirations humaines quotidiennes ne sont pas respectées. Qui souhaite mettre en prison des gens, qui souhaite réellement que la vie sur terre soit exploitée jusqu’à épuisement complet ? Le souhaitez-vous ? Intensément ? Intellectuellement ? Ou sont-ce des « aléas », des acceptations faciles, une façon de dire « il faut en passer par là » ? Pourquoi refuser de se révolter contre l’application d’un fonctionnement –pardonnez le terme- idiot ? Opprimer autrui pour vivre mieux soi-même ? Massacrer plantes et animaux pour vivre confortablement ? C’est pourtant bien cela qui se produit.
Pourquoi s’organiser ?
Si l’on se pose encore la question, c’est que l’on n’a pas pris conscience de l’urgence dans laquelle se trouvent nos sociétés de devoir le faire. Le fonctionnement actuel est au consensus, on « laisse faire ceux qui savent ». Les élus eux-mêmes ont renoncé à réfléchir, ils confient cela à des « spécialistes ». Des bureaucrates ont-ils été élus pour représenter le peuple ? Non, pourtant ce sont bien eux, qui, à Bruxelles, Genève –l’OMC- rédigent à longueur d’années des législations censées répondre aux problèmes de l’humanité. Ce n’est pas anodin. Des institutions internationales telles que l’OMC, non représentatives, fondées par les tenants d’une pensée économique pour répondre à leurs propres besoins, font vivre au quotidien la totalité des corps sociaux selon leurs règles. Voilà pourquoi s’organiser. Juste pour dire « attendez une minute, qui vous a permis de m’obliger à subir à longueur de journée l’idée que consommer c’est exister » ?
Second constat :
Prendre à contre-pied la logique en marche.
Comment, pourquoi et avec qui ?
Si l’on replace dans un autre ordre ces trois questions, la réponse s’esquisse d’elle-même : pourquoi, avec qui, comment ?
Pourquoi, on l’a dit, c’est afin de mettre à bas un système entier, sans prise de parti politique particulière. Remettre à plat le fonctionnement social. Tabula rasa. Sans écraser, pendre ou dissoudre dans le néant qui que ce soit.
Avec qui, c’est ce qui influencera le comment. Le contre-pied est d’assimiler au corpus décisionnaire l’ensemble des structures sociales, plutôt qu’une seule au détriment de toutes les autres.
Cela veut dire que des acteurs sociaux qui n’y sont pas habitués vont devoir prendre parti politiquement et réfléchir à comment leur point de vue sur le monde va pouvoir intégrer l’élaboration d’une nouvelle pensée.
Accepter l’idée que, dans sa branche, chacun est un spécialiste, chacun est un penseur. Et que chaque spécialité, chaque pensée, a son importance.
Cela est compliqué car cela nécessite de renverser en soi-même des fonctionnements induits et acquis, stratifiés. C’est la seule façon de parvenir à un changement extérieur que de commencer par un changement intérieur.
Accepter que n’importe qui puisse avoir quelque chose d’important, d’intéressant à dire. Et que cette pensée peut influer sur le cours des choses. Ma vie a de la valeur mais ce n’est pas sa valeur marchande qui fait la vie.
Cette application nécessite en elle-même une refondation de la structure décisionnaire.
Alors, maintenant, oui, rêvons un peu, sans crainte du ridicule et, surtout, sans crainte de reconnaître une bonne idée quand elle se présente.
Elles sont légion, relèvent de la volonté individuelle et de la mise en pratique collective. Moi, petit individu négligeable et négligé, décrète que pour que le monde aille mieux, que l’Humain soit replacé au centre des décisions.
C’est aussi simple que cela, cela ne demande pas d’avoir fait de hautes études et encore moins d’avoir des relations bien placées.
Moi, petit individu négligeable, je décrète que pour que la société fonctionne de manière plus cohérente, il faille établir un conseil populaire au sein des institutions étatiques, un contre-pouvoir supplémentaire afin de renforcer le principe démocratique. Ce conseil sera constitué de manière non pyramidale mais circulaire, incluant des représentants tirés au sort dans chacun des corps sociaux, ceux-ci définis par catégorie d’âge et de métier. Ce conseil sera présidé par tirage au sort parmi ses membres une fois par an. Sa fonction sera au même titre que le sénat ou le parlement de constituer un filtre aux décisions politiques prises par l’ensemble des élus.
Ce conseil aura pour moyen d’arbitrage et d’action la convocation quotidienne et sans limite de référendums sur chacune des lois proposées par le corps politique spécialisé.
Cela signifie la mise en place dans chaque commune de forums publics où seront débattues les décisions prises au quotidien par le parlement et ou le sénat. Ces débats seront présidés par le maire élu de la commune ou un des ses adjoints pour les grandes agglomérations, sous l’égide de représentants tirés au sort parmi le conseil populaire de la commune.
Les citoyens, à l’issue de chaque débat, procèderont alors à un vote à bulletin. Les sujets reconduits ou adoptés devront être appliqués, avec leurs motions, par le corps exécutif après avis du corps constitutionnel.
Cette mise en œuvre amène la politique au cœur de la vie des citoyens, on n’élira plus des leaders parce qu’ils sont la représentation de valeurs opposées à d’autres, mais on élira des lois, des décisions collectives, approuvées par la majorité.
Cela induit des changements majeurs dans la structure politique : les corps politiques reconnus comme élites décideuses seront replacées à leur niveau actif : le peuple décide, les élus exécutent.
Ce système de vote décisionnaire quotidien n’est soumis à aucune obligation de présence aux débats, cependant la complexité du système réclame la possibilité pour chacun d’avoir accès au vote. Ce moyen doit être réfléchi, avec tous les problèmes de piratage possible que soulève le vote électronique. Chaque citoyen devrait pouvoir être muni d’un outil lui permettant de voter où qu’il se trouve.
On peut le voir, tout est à réfléchir, à inventer.

Un autre changement majeur implique la représentativité électorale. Pourquoi conserver la notion de « chef de l’état » ? Du gouvernement ? Du parti ? Là encore est à inventer un nouveau fonctionnement qui permette à un pays de s’exprimer à l’international par le biais d’un porte-parole par exemple et non plus d’un dirigeant.
Autres idées afin d’impliquer le citoyen dans la vie politique :
-l’obligation de constitution de syndicats dans chaque branche professionnelle, avec obligation (les droits et devoirs des citoyens) pour chaque citoyen d’être syndiqué. C’est ça, le contre-pied. Quand on assiste à une destruction systématique du principe du syndicat on est en droit de se demander « pourquoi » cette destruction et comment y réagir. Certains pays pratiquent cette obligation.
Des idées de systèmes différents ne peuvent prendre naissance qu’en allant au bout des logiques, qu’en étant cohérent.
Par exemple, dans la scolarité, institution d’un programme d’éducation civique dès le plus jeune âge et sa continuation dans le monde professionnel. Programme d’éducation qui sera renforcé dans les secteurs où il est le plus nécessaire et dont il est absent actuellement : commerce, police, armée, corps politique, corps scientifique…
L’éducation sexuelle enseignée très tôt, non seulement par la théorie mais par des formes pratiques qui sont à réfléchir, pourrait à terme prévenir un nombre conséquent de déviances sociales, névroses, complexes, qui enferment la globalité des individus dans une vision du monde très proche de la bestialité, soumis à la conjoncture de deux facteurs simples : activité hormonale+condition sociale=comportement sexuel stable ou non.
Par exemple, l’institutionnalisation de la « prostitution » en tant que science du corps, et donc métier intégré au paysage public, peut jouer un rôle pratique extraordinaire de régulation sociale. La somme de frustrations, de crimes et de délits qui seraient balayés d’un coup par la simple possibilité d’avoir une activité sexuelle épanouie est à prendre en compte.
Les anciens ne s’y trompaient pas, les Babyloniens ou les Grecs impliquaient la sexualité dans la vie sociale de façon très forte, par le biais de la religion ou de l’armée. Les « ethnies » tribales pratiquent des ritualisations sexuelles pour affirmer l’adolescence, l’âge adulte… Nous, occidentaux modernes, avons relégué au rang du tabou ce qui est l’essence même de la vie et, en avons fait un commerce (sic).
En outre, cette pratique sexuelle « institutionnalisée » dès l’adolescence permettrait de rapidement concevoir le corps de l’autre sexe autrement que comme quelque chose d’inconnu, donc de potentiellement dangereux, avec tout ce que cela implique de relativisation de la différence hommes-femmes. Cela pourrait même considérablement améliorer le statut féminin dans le corps social et, partant, améliorer le corps social lui-même par l’apport de la conception féminine plutôt que par la contrainte de celle-ci à celui-là.
On le voit sur ce point, « changer » cela implique concevoir différemment, remettre en question les tabous sociaux. Nous pensons qu’il est plus sain par exemple de permettre à des personnes qui sont exclues de la vie sexuelle de pouvoir en vivre une de façon socialement acceptée que de maintenir en place le système de la prostitution tel qu’il existe, avec tout ce qu’il induit de criminalité, civique, morale etc.
Idem pour la consommation de drogues, il s’agit au-delà de phénomènes adductifs du résultat de parcours sociaux fragiles. Mettre en prison un consommateur ou l’obliger à des « soins » (entendre ne plus consommer) est un choix de société. Il en existe bien d’autres, notamment en amont, qui permettent d’éviter la dépendance et, surtout, la criminalisation de ce qui n’est qu’une détresse personnelle.
Remettre l’individu au centre des préoccupations, dépasser le « marche ou crève ». C’est cela le challenge. Et il ne faut pas attendre qu’il soit relevé par les décisionnaires actuels. D’une part parce qu’ils ne le souhaitent pas, de quelque bord politique soient-ils, d’autre part parce qu’ils ne conçoivent pas, pas un seul instant, qu’on puisse faire autrement que « suivre les rails » comme l’a dit Mitterrand en parlant de la vie politique.
C’est pourquoi il faut absolument que se crée une mouvance politique « utopiste », que nous nommerions en réalité « pertinente », car chaque époque vit ses propres problèmes, mais sans s’appliquer à elle-même ce qu’elle reproche aux précédentes. Le monde que nous ont laissé les générations d’après-guerre est terriblement mal en point, la conscience individuelle est dénigrée, le rapport aux choses est noyé sous des conceptions purement arbitraires de type mercantile, etc. Il y a réellement, de façon pressante, naturelle nécessité d’oser rêver, oser appeler une « troisième révolution globale ».
Changer les mœurs, remettre en perspective les rapports sociaux, les tabous moraux brefs,
Imaginer le monde.

Tout cela n’est bien sûr qu’utopie… et, oui, c’est pour cela qu’il faut se battre. Pour avoir entendu de la bouche d’anciens résistants sous l’occupation nazie cette question terrifiante : « les jeunes d’aujourd’hui auraient ils la conscience de dire non dans la même situation ?» il nous semble vital d’y réfléchir. Avons-nous notre conscience pour nous ? Que faisons-nous pour être à la hauteur des aspirations de nos descendants ?
Alors, cette lutte, elle nécessite d’englober un maximum de décisions saines issues de tous les groupes sociaux, non d’un seul –quel qu’il soit- au nom de tous les autres. Être objectif, réaliste, cohérent, honnête, pertinent, c’est agir après avoir reconnu les problèmes réels sur trois échelles, à court, moyen et long terme et non seulement de façon globale mais aussi ponctuelle, locale, individuelle.
Aucune élite formée à l’ENA ou à l’ENSEEC n’a le pouvoir d’appréhender les difficultés quotidienne de tout un chacun, le seul moyen semble t’il de faire rentrer les considérations individuelles dans le débat public c’est de forcer celui-ci à s’élargir et à muter.
C’est pourquoi il est nécessaire que les artistes prennent part politiquement à la construction du monde, les chercheurs, de quelque corps social que ce soit, les militaires de carrière, les chômeurs, les prostitué-es, doivent parler, réfléchir, s’unir pour offrir une vision du monde qui ne soit plus le simple ralliement à un drapeau, une couleur politique ou une doctrine économique érigés en valeurs absolues. Ce n’est que comme cela que le corps politique se réappropriera le droit décisionnaire sur le corps bureaucratique, technocratique.
Les solutions existent il y en a des centaines. Ne manquent que la volonté, la vanité individuelle de pouvoir dire « eh ! Moi aussi j’ai mon mot à dire, moi aussi je ressens le monde ».
Nationaliser les banques, les assurances, les intermédiaires de toutes sortes dans la chaîne de production à la distribution sont des étapes pour assainir l’économie de marché. La course à la plus value fait arriver à l’étalage un litre de farine 100 fois son prix d’achat. Des millions de véhicules impliquant une somme phénoménale d’exploitation de la biosphère sont détruits car produits (la fameuse « croissance » sacro sainte) mais pas achetés. Il devient impossible en France de se loger si l’on n’a pas un garant en plus des cautions, etc., etc.
Ce ne sont pas des élites rémunérées à vie plus de 15000 euros par mois pour avoir été élues cinq ans à la tête de l’état qui règleront ce type de problèmes. Elles n’y ont aucun intérêt et le simple canal de la pression populaire n’y change plus rien, dans un pays où l’on se targue que « les manifestations ne gênent plus », dans un pays où le refus que son adn soit fiché alors qu’on a été inculpé pour non plus des crimes mais des délits peut amener en prison ou à payer des amendes exorbitantes.
Le contrôle absolu des populations vers lequel tendent les systèmes politiques actuels, droite gauche confondus, est représentatif de la détresse et de l’impossibilité d’agir dans laquelle se trouvent actuellement les élus. Ils savent que les populations finissent un jour ou l’autre par relâcher la pression et, comme ils ne peuvent réprimer les causes de cette pression, ils s’emploient à en réprimer les récepteurs. Nous. Vous, moi. Et le plus cynique dans l’affaire est que les populations sont amenées à réclamer ce contrôle devant l’épouvantail de la « sécurité ».

Donc, Madame, Monsieur, qui lisez ce manifeste pour une troisième rêve o’lution, nous vous invitons expressément à vous saisir de votre cerveau et à en rebrancher les connections. A oser imaginer autre chose pour le monde, pour vous-mêmes.
Est-il envisageable de fonder une nouvelle idéologie avec vous ? Êtes vous prêt-e à endosser la casquette du vilain petit canard au sein de votre profession, famille, cercle relationnel pour faire valoir des idées qui sont les vôtres et non plus celles d’une idéologie « bien pensante », conventionnelle, générée et génératrice de tabous psychologiques, d’infamies sociales, êtes vous prêt-e à aider à construire le futur plutôt que d’assister à celui que l’on construit pour vous, sans votre avis, sans votre assentiment ?
Cette tentative de culpabilisation éhontée n’a qu’un but, imaginer ensemble une utopie porteuse de nouveaux rapports entre les êtres.
Les élections municipales sont le premier pas vers une reconnaissance d’un programme politique pertinent, il faut pour cela se constituer en organisation politique, c’est pourquoi votre apport serait le plus que bienvenu. Oser franchir cette limite qui sépare le corps social auquel vous appartenez de celui des décisionnaires. Si lutte des classes il y a, le seul moyen de laisser derrière soi cette conception c’est d’accepter d’être soi-même un décideur et de l’assumer.
D’avance merci de votre réponse, qu’elle soit critique mais surtout constructive, dans un esprit ouvert. Les arguments présentés ici n’ont aucune valeur absolue et servent simplement de base de réflexion.

Cordialement,
Génération Utopiste.
Contacts :
gnration.utopiste@gmail.com
Merci à vous de faire suivre ce manifeste si vous l’estimez opportun et merci surtout d’accepter d’ouvrir la réflexion ensemble. Si vous souhaitez être ajouté à la mail List de « gnration.utopiste » ou être retiré de la mail List, merci de nous le signaler plutôt que de bloquer le message, ce qui entraînerait un blocage de la boîte mail.
Vous pouvez également participer à la construction d’un forum internet :
https://r-u-e.forumactif.com/forum.htm
Ce forum se présente avec une partie réservée aux « propositions utopistes », avec un système de sondage afin d’évaluer la pertinence d’une proposition. Cependant, afin d’éviter de sombrer inévitablement dans le « pour/contre » qui relève du « clic intuitif », les réponses proposées sont une échelle de valeur « pour ». Le fait de ne pas voter est assimilé à un « contre » ou « sans opinion », mais appelle à une démarche personnelle au sein du forum, dans une autre partie, ouverte à la critique, où les thèmes peuvent être abordés sous la forme négative. Si l’on est « contre », il faut avoir quelque chose à argumenter! La deuxième façon de réagir « contre » est bien sûr de faire sa propre proposition avec l’évaluation de sondage !
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