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Ce fonctionnement est-il viable?

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Message  Admin Mer 21 Oct - 15:36

à l'heure où tout est dans le rendement et le chiffre, il serait bon de concevoir une éducation axée dans le long terme et la sensibilité.

Les cinq sens sont ce qui aident la conscience à se développer, au côté du raisonnement et de la logique. L'intuitif est souvent pour beaucoup dans une réussite, ces intuitions puisent dans notre bagage émotionnel autant que rationnel, c'est pourquoi bien souvent on peut considérer que nos avancées, en terme de société, puissent être qualifiées de lentes et cahoteuses: on privilégie le second au premier.

Les émotions face aux choses doivent être abolies du langage social au plus vite et elles sont maintenues au plus bas niveau dans le système occidental de la consommation comme but et objet de vie.

De grandes phrases, n'est-ce pas?
Et bien, rêvons un peu, par l'exemple:

L'aboutissement d'une éducation se conçoit sur deux tableaux: la formation de l'individu, en tant qu'être humain et son potentiel actif au sein de la société (le, les diplômes-s).

On le sent bien, la formation de l'individu en tant qu'être humain passe au second plan, à chacun de se débrouiller pour y parvenir et à la société de gérer les échecs. Le type de société que l'on se choisit dans des élections s'appuie là-dessus, la gestion des échecs du système, prévention et sanction semblent former un binôme indissociable, pourtant il manque un troisième axe, l'accompagnement. Il ne s'agit pas là d'orientation ou de soutien psychologique en cas de crise, mais plutôt de la conception de référent. On le voit, on le déplore: parents désengagés, profs dépassés, non respectés, les anciens relégués hors de la société active dès qu'ils ne peuvent plus travailler, etc.

On considère que l'école et l'éducation forment le rationnel, la pensée et que l'individu ensuite aura à se construire lui-même sa sensibilité, mais après le cursus scolaire, ou au mieux en parallèle.
C'est une lourde erreur!

Le cerveau se donne des bases émotionnelles et rationnelles qui influencent la vie entière entre zéro et sept ans. De huit ans à l'adolescence on passe par des phases psychologiques qui mettent en pratique ces bases; à l'adolescence, le cerveau connaît un fonctionnement chimique prodigieux, une acuité sensorielle et émotionnelle qui n'auront plus jamais leur équivalent à aucun moment jusqu'à la mort. Dans notre fonctionnement, une fois "formé" par l'école on est lâché dans la nature et on jette les dés: "marche ou crève".

De fait l'adulte est constamment dans l'application des bases qu'il s'est donnée sur ce court laps de temps (une vingtaine d'années sur une vie entière) et sa réflexion n'est alors plus sollicitée aussi pleinement. Beaucoup de retraités, une fois sortis du monde du travail, reprennent des études ou s'intéressent à l'apprentissage d'une nouvelle langue, ou autre: musique, astronomie etc.
Cela dénote un besoin fondamental: l'activité cérébrale a envie, a besoin de se développer. Pourquoi mettre en parenthèses ce besoin pendant la période d'activité sociale?

Il est donc nécessaire d'élargir la notion d'apprentissage à l'ensemble de notre passage sur terre, ne serait-ce que pour garder les consciences bien éveillées, l'activité cérébrale intense de l'adolescence n'a qu'un but: permettre à la pensée de s'élargir, de s'épanouir.
Le système que nous possédons pour le moment -sans le rejeter non plus à 100%- pousse au contraire à l'endormissement, à l'affaissement de l'activité cérébrale, cognitive. Rares sont ceux qui poussent l'avantage une fois rentrés dans la "vie active", qui continuent à nourrir leur intellect et leur émotivité.
On l'a dit, il s'agit d'une démarche personnelle.
Au final on obtient surtout des populations passives, qui se déresponsabilisent et relèguent la prise de décision à des "spécialistes", entendre d'autres individus qui ne sont pas plus éveillés intellectuellement et se contentent d'appliquer la formation reçue.
C'est la logique de la fourmilière. Avec l'hibernation le savoir collectif se perd, la fourmilière est donc obligée de se rabattre sur la programmation génétique spécialisée pour la continuité de l'espèce: la Reine, les soldats, les ouvrières...

Sommes nous des insectes génétiquement programmés pour accomplir une seule et unique tâche??

Une solution reste l'entraide:
Dans chaque filière, les meilleurs participent à l'éducation des moins bons. Les élèves apprenant aux élèves, non seulement par le biais d'un tutorat ponctuel mais bien tout au long de la scolarité. Un système de parrainage à long terme.

Pour que cela ait un sens, il faut multiplier les filières, afin que chacun puisse faire acte de tutorat. Beaucoup de personnes qui ont un faible niveau scolaire sont par ailleurs très bons dans divers domaines considérés comme relevant de la sphère privée: informatique, dessin, danse, peu importent les exemples, il suffit en fait d'intégrer à la scolarité l'ensemble des activités humaines, sur un pied d'égalité les unes vis-à-vis des autres.

A présent, la structure.
Pour développer un tel système il faut une largesse d'esprit mais également d'action.
Cela peut se raisonner sur le long terme. L'éducation doit être considérée comme un peu plus qu'une période couvrant la seule enfance. L'adulte doit pouvoir continuer à apprendre, afin qu'une fois devenu un senior, un "sage", cet apprentissage puisse repartir dans l'autre sens.

Ici cela implique des notions presque "vulgaires", "taboues", qui sont une insertion du terme de gratuité et de don dans le système: don de soi, de son temps. Altruisme en quelque sorte.

Le fonctionnement:

Le système des filières d'enseignement a un bon côté: celui de la spécialisation. Son côté face c'est que de fait on ne sait rien faire d'autre. L'hyper spécialisation est en réalité un fardeau pour l'humanité.

Fardeau moral: en dehors de ce domaine, on n'est plus atteint par les autres composantes de la société. On n'applique plus qu'un seul filtre à notre regard sur le monde et cela devient stérile car on ne se reconnaît plus que dans des personnes relevant du même domaine, ayant subi le même moule de pensée, le même parcours.

Fardeau psychologique: Étant donné la catégorisation sociale par échelle de valeur, un très bon balayeur se sentira toujours inférieur à un ingénieur en astronautique médiocre. Comme si la profession devait être un synonyme de la qualité morale de l'individu. De fait, on "élitise" la société et l'éveil des consciences. Certains ont le droit de participer au décisionnel politique, car ils ont fait des hautes études, alors qu'un balayeur sera cantonné au syndicalisme. On lui concède le droit d'exprimer son opinion, mais à d'autres de trancher.
Immédiatement, un élève qui aura eu de mauvaises notes à ses diplômes devient non plus quelqu'un avec une conscience mais quelque chose: un avis. C'est très condescendant.

Fardeau social: la chaîne d'organisation des spécialités renvoie chaque individu spécialisé à "rien" en dehors de son domaine. Cela entraîne des déséquilibres profonds dans le système démocratique, par exemple. Qui connaît la législation constitutionnelle en dehors des sénateurs?
C'est profondément important et l'adage ne trompe pas "nul n'est censé ignorer la loi".
Pourtant, où est la conscience du fonctionnement social dans l'éducation? Nulle part. Il faut se spécialiser pour comprendre comment nous vivons ensemble (sic).

Des systèmes pédagogiques différents ont été élaborés depuis fort longtemps. "Différents", oui, mais de quoi... Et bien du système fonctionnel élitiste. Leur énumération serait trop longue. Voici quelques réflexions personnelles:

Au lieu de sanctionner à chaque âge de la vie scolaire un passage de niveau (on se croirait dans un jeu de rôles!) la mise en place d'un fonctionnement qui validerait des niveaux de connaissance au fur et à mesure, au rythme de l'élève.

L'apprentissage du français par exemple: Considéré comme un apprentissage sur la vie et non dans un laps de temps de 15 à 20 ans.

Il faut donc repenser
1) les matières
2) les niveaux
3) les filières

Les matières:
Intégrer tous les aspects de la vie intérieure et intellectuelle. Cela veut dire sortir de l'hyper spécialisation comme unique solution sociale.
Formation à vie des cinq sens et de la raison.

Les niveaux:
Considérer qu'il n'y a pas de niveau, mais un bagage élargi, sortir du simple acquit intellectuel et prendre en compte la qualité émotionnelle de l'individu. Cela signifie trouver dans chaque métier la part intellectuelle et la part "intuitive".

Les filières:
L'enseignement doit donc comporter à présent deux nouvelles notions:
La durée d'enseignement. Si un élève ne "décroche pas un diplôme" d'ingénieur à 20 ans cela signifie qu'il ne pourra jamais le faire?
Le cumul d'un certain nombre de compétences, non plus définies en termes de rentabilité "savoir/temps", mais de qualité de la conscience. C'est à réfléchir pour chaque métier.


Les premiers pas:

Dès la primaire l'enfant est considéré comme un futur diplômé, donc on doit rapidement lui enseigner ce que le système actuel considère comme étant les matières qui lui permettront un "débouché". Rappelons que ces systèmes changent à chaque génération, il n'est donc pas absolu de considérer un système meilleur qu'un autre. Si l'on élargit à la notion de construction de l'individu plutôt qu'à la construction d'un balayeur ou d'un ingénieur en astronautique on plie le système aux besoins humains et non l'inverse (remettre l'individu au centre).

Les savoirs artistiques développent la conscience personnelle, du monde, de soi, des autres. On considère qu'il faut rapidement apprendre l'anglais non pas parce que cela permet de concevoir une autre façon de penser mais parce que, en terme de marché du travail, c'est un plus. Pourquoi mettre forcément au second plan une chose qui devrait être considérée comme corollaire, au même niveau. Comprendre la pensée d'un autre grâce à une langue commune est aussi important qu'employer la langue. Pas plus ou moins important.
Les petits japonais apprennent à peindre avant d'écrire, cela est lié à leur système d'écriture qui requiert un savoir faire manuel. On considère la nation japonaise comme une des plus en avance culturellement parlant, car ils ont su allier divers niveaux de conscience du monde. La loi du marché du travail en fait également une nation en voie de disparition, culturellement le Japon ne souhaite pas s'ouvrir à l'immigration, de fait il y a un taux de natalité en chute constante. Le phénomène est bien sûr beaucoup plus complexe mais c'est pour souligner à quel point le nationalisme peut aller aux extrêmes et qu'au lieu de valoriser un fort potentiel culturel il le condamne au contraire à la disparition.

Les pratiques artistiques, manuelles et sportives considérées donc comme faisant partie du bagage intellectuel plutôt que comme un "bonus", en fin de page au bas du CV.
Pour expliquer avec des conventions communes, mettons que la pratique d'un instrument de musique, d'un sport, d'un artisanat et d'un art graphique soient intégrées au cursus obligatoire jusqu'à l'université. Cela augmente le temps passé à l'école, ce qui amène deux choses:

La conception de sanction de niveau.
La conception d'enseignement tout au long de la vie.

Obtenir un bac à 17 ou 35 ans n'a au final aucune importance, l'intérêt est de l'obtenir. Et n'empêche pas de participer à la vie active.

Il vaut mieux avoir une nation instruite ET fonctionnelle qu'une nation soumise aux "professionnels" et programmée à l'exécution d'une tâche. Cela nécessite une chaîne de réflexion, d'efforts, d'intentions, auxquels le système éducatif actuel ne nous a pas habitués. Istinctivement en lisant ces propositions on se dit "ah ouais, pas mal, mais moi je n'ai pas le courage/moyens/temps de participer, de vouloir cela. Je cautionne mais laissons faire les autres."
Et c'est tout le problème. C'est là qu'est le désastre de l'hyper spécialisation. Moi, ouvrier, salarié, cadre moyen je m'en remets aux élites. C'est abandonner sa qualité d'être, d'individu pensant, doté d'outils cognitifs puissants. Quand un moteur est grippé le plus dur est de le remettre en route! C'est le "premier effort". La suite est de la gnognotte, une fois lancé l'esprit et les capacités d'action sont innarrétables.

Comment synthétiser cette pensée?
Un exemple simple: appliquer à tout un chacun le fonctionnement des enseignants chercheurs. Ces enseignants d'université qui toute leur vie continuent à apprendre, à approfondir un sujet. Élargir les sujets de recherche, d'apprentissage.
Un très bon balayeur pourrait faire un excellent philosophe ou un artiste peintre reconnu. Cela n'enlève rien à son utilité au sein du système et au contraire pourrait l'enrichir encore plus.
Cumuler les spécificités.
Ce fonctionnement renvoie nécessairement à une conception du fonctionnement social dans sa globalité.
C'est le sujet d'autres forums que "éducation".

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